Le ciel du mois de juillet 2018.

01-06-2018 à 13:40:21
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Allez! On attaque le mois de juillet. Les jours raccourcissent, du coup les nuits s'allongent (CQFD). C'est bon pour les astronomes ça. 

En arrière-plan, ce mois-ci, les nuages immobiles de la Voie lactée... Ces nuées obscures, aux délicates nuances de gris et de noir, chef d'œuvre absolu, sont en réalité un brouillard d'étoiles, l'accumulation vertigineuse, sur des dizaines de milliers d'années-lumière, de milliards d'étoiles que l'œil humain ne peut résoudre, ni compter.



Pour contempler ce prodigieux spectacle, il faut bénéficier de nuits claires, pures et sans Lune. Les nuits de presque pleine Lune son éclat insolent éclipsera complètement celui des mille millions d'étoiles de la Voie lactée.

La tache la plus évidente que l’on distingue à l’œil nu est le nuage du Sagittaire, M24 ; le M est pour Charles Messier, astronome français du 18e siècle qui a regroupé les nébulosités célestes les plus brillantes dans un catalogue qui porte à présent son nom. M24 est une concentration de près d’un millier d’étoiles situées à plus de 13 000 années-lumière de la Terre. Un peu plus proche de l’horizon, la tache blanchâtre de la nébuleuse de la Lagune (M8) est également bien visible à l’œil nu ; il s’agit d’une nébuleuse du même type que celle d’Orion que nous pouvons admirer au début des nuits hivernales. Juste au-dessus de la Lagune, il faut une vue un peu plus perçante (ou des jumelles !) pour apercevoir la nébuleuse Trifide (M20). Même chose pour situer les nébuleuses Oméga (M17) et de l’Aigle (M16), cette dernière se situant à l’extrême sud de la constellation du Serpent. M6, M23 et M25 sont des amas ouverts : dans des jumelles, leurs étoiles sont éparpillées, séparées les unes des autres. M4 et M22, en revanche, sont des amas globulaires qui contiennent beaucoup plus d’étoiles, mais elles apparaissent tellement proches qu’un instrument révèle une sorte de globule grumeleux et que, à l’œil nu, on a l’impression de voir une étoile floue. Ascella, Nunki et Alnasl sont des étoiles du Sagittaire ; Antarès est l’étoile principale du Scorpion.

Il y a des myriades d’autres trésors à mettre au jour dans cette région du ciel avec des jumelles ou une petite lunette, mais ceux que je viens de lister sont visibles à l’œil nu dans un ciel suffisamment protégé de la pollution lumineuse, alors ne vous en privez pas !

On commence par le 4 juillet qui verra un rapprochement entre la Lune et Neptune. Il y aura également un rapprochement entre Mercure et M44.

Le 6 juillet, c'est le dernier quartier. Ce soir le club CAASV organise sa réunion dans la salle des associations de St-Sauveur à compter de 20h30. Ne me dites plus que vous n'êtes pas prévenus.

Le 13 juillet c'est la nouvelle Lune. C'est l'occasion de trouver un endroit sans pollution lumineuse pour venir admirer la Voie Lactée. Mais sachez que durant tout le mois de juillet les planètes du système solaire nous offrirons un magnifique spectacle également. 

Quand peut-on voir Saturne ?




Tous les ans, une période favorable de plusieurs mois permet d’admirer Saturne. Cette période est centrée sur le moment de l’opposition, qui est le moment où Saturne est à l’opposé du Soleil par rapport à la Terre. C’est également le moment où la planète se trouve quasiment au plus près de la Terre. La planète est alors visible toute la nuit et atteint son point le plus haut dans le ciel en milieu de nuit.

Cette année, l’opposition aura eu lieu le 27 juin. La superbe planète aux anneaux est intéressante à observer de mars à septembre 2018. Les heures favorables sont celles où la planète est suffisamment haute au-dessus de l’horizon (au moins 15° de hauteur) pour que les obstacles et la turbulence atmosphérique ne soient pas trop gênants. En été 2018, Saturne peut être observée dès le début de soirée !

Mais Mars et Jupiter seront bien visible aussi.




Ce graphique montre l’évolution de l’éclat de Mars et de celui de Jupiter en 2018 : de début juillet à mi-septembre, la planète rouge sera plus éclatante que Jupiter. En astronomie, l’éclat apparent d’un astre est d’autant plus fort que sa magnitude est négative, une variation d’une magnitude correspondant à un changement d’éclat de 2,5 fois. Lors de son opposition, le 27 juillet 2018, Mars atteindra pratiquement la magnitude – 2,8, elle sera ainsi près de 40 fois plus lumineuse qu’actuellement et de deux fois plus brillante que Jupiter.

Le 14 juillet, outre la fête nationale, c'est la journée rencontre au club Repères à Rouvroy-les-Merles. Je vous rappelle que tous les membres des clubs Andromède et CAASV sont invités.

Le 19 juillet, c'est le premier quartier.

Le 20 juillet, deuxième soirée au club CAASV.

Le 27 juillet, c'est la pleine Lune, elle se rapprochera dangereusement de Mars. 



Mars sera à l'opposition et tout particulièrement proche de la Terre en passant à 57 millions de kilomètres. 

Mais ce 27 juillet, nous aurons également le droit d'assister à une éclipse totale de Lune. 



Pourquoi voit-on encore la Lune durant une éclipse totale ?

La Lune ne produit aucune lumière par elle-même. Si nous la voyons, c’est uniquement parce que le Soleil l’éclaire et qu’elle réfléchit une portion de cet éclat solaire vers nous. Lorsque la pleine lune s’enfonce dans l’ombre de la Terre, lorsqu’elle se cache derrière notre planète en quelque sorte, le Soleil ne peut plus l’éclairer et, logiquement, elle devrait disparaître. Ce serait le cas si la Terre ne possédait pas d’atmosphère… mais nous ne serions pas là pour en parler. La fine couche gazeuse qui enveloppe la planète qui nous abrite joue un rôle important puisque le rayonnement solaire qui la traverse est filtré et réfracté de telle manière que la portion rouge de ce rayonnement est rabattue vers l’intérieur de l’ombre terrestre. Au lieu d’être totalement opaque, l’ombre terrestre est donc plus ou moins teintée de rouge, comme nous pouvons le constater en regardant l’écran lunaire sur lequel elle se projette. La couleur dominante de la Lune éclipsée dépend donc de l’atmosphère. Il est même possible d’aller un peu plus loin dans le raisonnement en constatant que selon la couverture nuageuse à la périphérie de la Terre durant la totalité, la pollution et la quantité de poussières ou d’aérosols d’origine volcanique présents dans l’atmosphère, les teintes de l’éclipse sont plus ou moins intenses : plus l’atmosphère est pure dans les régions concernées, plus l’éclipse est claire, avec une ombre d’un beau rouge cuivré parfois bordé de bleu ou de vert. Il convient également de rappeler que plus la Lune passe près du centre de l’ombre, et plus elle est proche de la Terre à ce moment, plus elle est voilée par une ombre dense et foncée, ce qui devrait être le cas lors de l’éclipse totale que nous pourrons voir en ce 27 juillet. Dans certains cas, le cœur de l’ombre est tellement opaque que la Pleine Lune disparaît pratiquement du ciel au moment du maximum.

Le 28 juillet aura lieu une pluie d'étoiles filantes: les Piscis Astrinides (5 météores par heure) mais la Lune risque grandement de nous gâcher le spectacle. 





L'essaim d'étoiles filantes des Piscis Austrinides est actif du 15 juillet au 10 août. Son nom provient de la constellation dont il est proche, la constellation du Poisson Austral. Le nom en latin est, Piscis Austrinus, d'où le nom étrange donné à l'essaim. Les premières observations de ces étoiles filantes remontent à 1865, faites par un certain Alexander Herschel. Cet essaim est en fait constitué de plusieurs essaims ayant leur maximum qui s'étend entre la mi-juillet et la mi-août, ce qui fait que la période d'activité est si longue.


D'une vitesse de 35 km/s, ce qui est plutôt lent, ces étoiles filantes sont pour la plupart observables dans l'hémisphère sud. La position du radiant étant perpendiculaire à l'horizon, les météores semblent monter de celui-ci, tel un feu d'artifice silencieux.
Pour observer les Piscis Austrinides, localisez la constellation du Poisson Austral au-dessus de l'horizon sud vers 2H45 TU. Le taux horaire est de 5, il faudra donc être patient. Seuls les météores les plus brillants se verront, comme le phénomène sera positionné bas sur l'horizon.

Deux jours plus tard, le 30 juillet, l’essaim des Delta Aquarides du Sud nous offrira un spectacle avec une fréquence maximum de 16 météores par heure. Comme son nom l’indique, il faudra se tourner vers la constellation du Verseau, "Aquarius" en latin, pour mieux les repérer. Ces étoiles filantes qui proviendraient de débris de la comète 96P/Machholtz, sembleront apparaitre elles aussi au-dessus de l’horizon sud.

Le même jour, les Alpha Capricornides, se joindront ensuite au spectacle des météores provenant de débris de la comète 45P/Honda-Mrkos-Pajdusakova. Une fréquence de 5 météores par heure est prévu à cette date.

Le ciel du 15 juillet 2018 à 24h00 (Giraumont).
Repérez facilement les principales étoiles et planètes, et observez que tout le ciel semble tourner autour de l' étoile polaire ! Ainsi, les astres se lèvent et se couchent, et l'aspect du ciel change au long de la nuit...

Utilisation dehors : imprimez cette carte et placez-la au dessus de votre tête, le repère "Horizon NORD" vers le nord. Comparez au ciel observé !

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02-06-2018 à 12:13:12
merci SIPi pour ce travail important. 
Gloire à toi! :-)

Albert a dit:
« Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. »
02-06-2018 à 12:34:07

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02-06-2018 à 17:48:50
Merci SP pour ce gros travail qui n'est pas inutile pour des gros fainéants comme moi!  Il n'ya plus qu'à mettre le matos dans l'auto!
Tu pourrais adresser tes résumés à Ciel et Espace ils sont un peu mieux faits!
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