Compte rendu d’observation aéronautique du 28 avril 2019

30-04-2019 à 19:17:51
Salutations amis astronomes. 

Aujourd’hui ce Compte Rendu d’Observation Astronomique est plutôt un Compte Rendu d’Observation Aéronautique. Bon, allez, il est un peu Astronomique aussi. Je veux vous parler de mon vol du 28 avril à destination de Cape Town en Afrique du Sud.



Rassurez-vous, nous avons bien trouvé le terrain d’atterrissage et donc tout va bien. 

C’est la troisième fois que je viens au Cap. Mais c’est la première fois que je suis aux commandes de mon terrible engin sur le dernier tiers du vol. En effet, nous sommes trois pilotes à bord pour ce vol de plus de 11 heures et nous jouons aux chaises musicales. 

J’étais donc assis à mon siège de pilote quand nous avons vu le terminateur s’approcher. À ce moment-là, nous étions à une latitude d’environ 20° sud. À cette latitude, le Soleil file vite dans le ciel et son aspect se modifiait très rapidement. Nous volions au niveau 370, ce qui fait environ 11300 mètres d’altitude. À ce niveau, on voit bien la forme arrondie du terminateur qui n’est d’autre que la forme de l’ombre de la Terre. N’en déplaise aux admirateurs de la Terre plate, j’ai, tous les soirs de vols de nuits, la preuve qu’elle est bien ronde. 

Avec ce coucher de Soleil nous avons eu droit à toute une palette de couleurs allant du rouge à l’orange et du jaune au bleu avec un peu de vert.

Finalement, quand le Soleil a complètement disparu ce sont les étoiles du ciel austral qui ont fait leur apparition. Nous volions au cap 185. Autant vous dire que nous avions tout le ciel du sud sous (ou au-dessus) les yeux. 

Une première étoile fît son apparition rapidement. Il s’agissait d’Alpha du Centaure. Comme vous le savez, elle est très proche de nous, c’est pourquoi elle est très brillante. En revanche, on n’apercevait pas Proxima qui est juste à côté. Proxima est une naine rouge et bien que ce soit notre voisine la plus proche on ne la voit pas à l’œil nue. Et pour sûr, puisque sa magnitude apparente n’est que de 11,05. C’est en fait un système à trois étoiles Alpha Centauri A et B sont les deux étoiles principales. Elles sont semblables au Soleil (classes G et K) et elles affichent une belle magnitude de -0.27. Pas étonnant qu’elles apparaissent rapidement. Finalement de ce système triple nous ne discernions qu’une seule étoile très brillante dont la magnitude se rapproche à celle de Sirius.



Sur la droite de l’appareil on voyait bien la constellation d’Orion qui était incliné sur sa droite. C’est une position inhabituelle pour nous qui sommes habitués à l’observer depuis notre ciel français. Sirius (toujours elle) suivait avec détermination cette constellation.

Mais, plus, au sud voici Canopus. Il fallait un peu se pencher pour l’observer à travers la verrière du cockpit car elle était assez haute. C’est elle qui m’a conduite jusqu’au grand nuage de Magellan. Il était facilement discernable. Nous avons baissé un peu les lumières de nos instruments et c’est le petit nuage qui s’est dévoilé.



J’étais bien content de cette vue si inhabituelle. D’autant que plein sud barrant tout le ciel de haut en bas la Voie lactée resplendissait de plus belle suite à la disparition du Soleil. Nous nous aperçûmes que le ciel de l’hémisphère sud est bien plus lumineux. Nous observions beaucoup plus d’étoiles que chez nous et pour cause...

La Terre dans sa révolution autour du Soleil et sa rotation sur elle même pointe son pôle sud vers le centre de la galaxie alors que le pôle nord regarde vers l’extérieur. La densité des étoiles est donc bien plus importante au sud qu’au nord. C’est bien dommage pour nous astronomes amateurs qui vivons de ce côté de notre belle planète bleue.

Mais j’en oublie de vous parler de cette mythique constellation que tout le monde a déjà entendu parler sans peut-être l’avoir jamais observée. Je veux parler de La Croix du sud, bien sûr. Pour nous, elle était à la verticale d’Alpha Centauri. Couchée sur la gauche, à l’heure où nous l’observions. Elle ressemble plus à un losange qu’à une croix. Il lui manque un point central pour ça. Comme nous avions passé la latitude 20° sud, elle était déjà haute sur l’horizon et là aussi, il fallait se pencher en avant pour l’observer.



Mais rassurez-vous encore une fois, malgré toute cette gymnastique nous sommes restés professionnels. Nous n’avons pas manqué d’appeler régulièrement le contrôle à l’aide de notre radio HF. Tous les paramètres de vols étaient parfaits et c’est pourquoi vous n’avez pas entendu parler de nous dans la presse avide de sujets tristes.

Simon-Pierre.
Newton PERL JPM 115/900 n°154951
Lunette Omegon 72/432 APO
Newton Skywatcher 250/1200 sur monture AZ-EQ6
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02-05-2019 à 11:46:01
Merci pour ce croa très intéressant ,j'ai voyagé avec toi

Ni le froid,ni l'adversité n'arrêtent l'astram
02-05-2019 à 12:57:40
Merci SiPi pour ce partage.

Albert a dit:
« Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. »
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