CROA dans le sud de la France pour les soirées du 30 juillet et du 2 août

03-08-2018 à 20:01:10
CROA du 30 juillet 2018 au PERL JPM.

Je suis en repos.

Attention! Je ne suis pas des vacances, mais bien en repos pendant lequel mon employeur s’attend à ce que je me repose. C’est drôle, mais ça ne fait pas rire ma femme quand je lui réponds ça après qu’elle m’ait demandé de réaliser un travail à la maison. (Mettre la table, passer l'aspirateur ou tondre la pelouse...

J’ai donc rejoint ma famille dans le Sud où nous avons une bien belle météo.

Là-bas, j’ai laissé mon deuxième PERL JPM acheté récemment sur Leboncoin. Dans ma valise, j’ai emporté une petite sélection d’oculaires en 24,5mm. Dans l’ordre : un Ke 22 mm, puis un OR 12.5, un OR 9, un OR 7 et enfin un OR 5 mm. J’ai acheté le premier et les deux derniers aux enchères sur eBay et c’est la première fois que je vais les utiliser.

Installé dans le jardin de ma jolie-maman, j’ai profité d’un ciel pur et d’une pollution lumineuse beaucoup moins présente que dans l’Oise où nous pratiquons habituellement.

Je me suis contenté de Jupiter et de Saturne. Rapidement, après le coucher du Soleil, Jupiter est apparue brillante de mille feux face au sud. Équipé du Ke22, j’ai pointé le Maître de l’Olympe. L’image était très nette (il faut dire que j’avais fait subir à ce vieux tube une collimation aux petits oignons). Les 4 satellites galiléens étaient déjà visibles malgré le faible grossissement. Alignés comme à la parade, ils étaient deux de chaques côtés. Io et Europe ensembles tandis que Callisto et Ganymède occupaient le camp opposé.

J’ai décidé de grandir un peu l’image avec le Or12,5 dans un premier temps. Les bandes de nuages apparaissaient déjà. Les satellites étaient toujours visibles en même temps. En passant au Or9 la mise au point était toujours aisée. Ce n’est qu’avec le 7mm que j’ai commencé à devoir batailler dur pour obtenir une image sympathique. Jupiter descendait déjà au dessus des arbres en bordure de jardin et je pense qu’une petite turbulence était responsable de mes ennuis.

J’ai donc décidé de changer de cible pour profiter de Saturne. Là, j’ai commencé mon observation directement avec mon 12,5mm. Bien que petite la planète nous laissait déjà découvrir ses anneaux. Comme je voulais tester toute la gamme des oculaires, j’ai recommencé le même petit jeu que précédemment. Cette fois-ci, c’est Titan qui est apparue assez rapidement. J’étais très content de ce résultat d’autant que je me suis servi de cette grosse lune pour parfaire mes MAP. Ensuite, j’ai poussé jusqu’au 5mm et c’était pas si mal. Je pense que Dionée et Thétis (à moins que ce soit Encelade) ont fait leur apparition très ténue. Une joie, un grand plaisir d’autant que Jolie-Maman et mes trois enfants ont mis l’œil à l’oculaire pour partager avec moi ce moment. C’était la première fois de sa vie que ma belle mère voyait Saturne en vrai.

Après cela, j’ai laissé dériver mon tube en direction du triangle d’été sans chercher particulièrement à trouver quoi que ce soit. Malheureusement, mon trépied était trop bas et le tube au zénith, ce n’était pas très pratique pour trouver M57 ou M27... Demain.

J’espère que ce petit récit très vitange vous invitera à ressortir vos vieux tubes et surtout j’espère vous avoir intéressé.

Bon ciel à tous.

CROA du 2 juillet 2018

Chers amis, vous le savez, je suis toujours en Provence chez ma belle-mère. Elle habite un petit village sur les hauteurs d'Aix-en-Provence derrière la Sainte-Victoire. Dans ce petit village nommé Jouques, la pollution lumineuse est très raisonnable. Cela me change du ciel de l'Oise qui est bien moins pur question pollution et météo.

Ce soir justement la météo est bien sympathique. J'installe en station mon deuxième PERL JPM 115/900 qui reste ici à l'année pour les occasions comme ce soir. J'ai descendu avec moi un certain nombre d'oculaires en 24,5 mm que j'ai glané au fil des mois sur Leboncoin ou sur eBay. J'en ai pris cinq afin d'avoir un beau panel pour mes observations. J'ai un seul Kellner en 22 mm. Il n'est pas si mal. C'est une formule à trois lentilles (2+1) qui est le premier modèle à être corrigé de l'achromatisme. Il a un champ apparent de 40°, c'est-à-dire que placé sur mon JPM, j'obtiens un champ réel de 0°58' pour un grossissement de 41x, ce qui commence à être agréable en ciel profond. Derrière suivent quatre oculaires orthoscopiques. Pour le coulant 24,5 mm, ce sont des oculaires de qualité. La formule orthoscopique compte quatre lentilles, parfois en 2+2 et d'autres fois en 3+1 (abbe). Le champ apparent de ce type d'oculaire est d'environ 40° et il a la particularité d'être parfaitement droit. Comme le nombre de lentilles est relativement faible, la transmission reste très élevée. Ils sont excellents dans l'observation planétaire et ça tombe bien car ce sera un peu le sujet de ce soir.

Justement, le ciel n'est pas encore noir, mais Jupiter brille déjà vers le sud. Armé du Ke22, je pointe la planète géante et je découvre le roi de l'Olympe entouré de trois de ses satellites. A gauche, je découvre Ganymède et Europe. Cette dernière est très proche de sa planète mère. De l'autre côté, Callisto trône seule sur son orbite. Bien sûr, l'image est inversée puisque j'utilise un télescope. Io est invisible. En fait, elle passe devant la géante et je ne la vois pas. Je décide alors de chercher à voir ce dernier satellite. Pour cela, il faut zoomer un peu. Je commence avec l’OR 12,5 mm. Avec celui-ci, on commence à deviner les bandes de nuages. Pas plus de deux, mais la mise au point est aisée. Pas de Io à l’horizon. Il faut encore grossir.

J’installe alors le 9mm. Comme je l’ai indiqué précédemment, celui-là tout comme les prochains sont des orthoscopiques. Je profite d’une belle image encore nette. Ma fille qui s’approche jette un œil. Elle trouve que c’est un peu trop lumineux. En photo, on dirait que l’image est surexposée. Ok, tu as raison, j’ajoute un petit filtre bleu. C’est le couteau suisse des filtres colorés. Cependant, je ne suis pas convaincu. Cela diminue effectivement un peu la lumière, mais je n’ai guère plus de contraste.

Alors continuons la course à l’armement. Je place le 7 mm dans le PO. Cette fois, la mise au point est plus difficile à obtenir. Je n’ai pas de micro-fuser sur cet antique télescope. J’envisage sérieusement d’acheter une pince de laboratoire (pince à éprouvette) pour démultiplier le mouvement. Je n’arrive toujours pas à discerner ni Io, ni son ombre. En revanche, je pense voir non plus deux mais trois bandes de nuages. Les trois satellites ne sont plus visibles tous en même temps. Le champ de l’oculaire n’est pas suffisant. Je n’ai plus que 0°19’ de champ réel.

Malgré tout, je décide de tenter le 5 mm. Là aussi, j’ai beaucoup de mal à réaliser la mise au point. Je me contente d’un à peu prêt. Pas de satellite Io à l’horizon. Le disque de Jupiter et plus grand bien sûr mais il file bien vite dans l’oculaire. J’ai atteint la limite de mon matériel dans les conditions du jour.

Je quitte donc Jupiter pour mettre le cap sur Saturne et je recommence l’expérience avec tous mes oculaires.

Avec le Ke22, Saturne est là aussi bien nette mais vraiment petite. Pour gagner un peu de temps d’observation (je n’ai pas de suivi sidéral sur ce matériel réservé aux vacances), je place la planète au bord du champ de vision. Mais l’image est très déformée. Il faut attendre que Saturne arrive à la moitié du rayon formé par le cercle de l’oculaire pour retrouver une image nette. Je fais la même expérience avec l’OR 12,5 mm et j’arrive à peu près à la même constatation. Cependant, c’est un peu moins grave. Cette fois-ci, c’est aux deux tiers que l’image nette apparaît. C’est logique. L’oculaire est de meilleure qualité que le précédent. Une autre surprise m’attend. C’est l’apparition de Titan. Pour être bien sûr de moi, je lance l’application « Sky Guide » sur mon smartphone et je grossis l’image de Saturne pour qu’elle corresponde à ce j’ai en réel. Pas de doute, j’ai bien Titan en visuel. C’est bien sympathique d’observer ce petit satellite situé à plus de 9 U.A. Les anneaux aussi sont bien visibles mais la division de Cassini reste imperceptible. Même en zoomant, je ne gagne pas vraiment de détails car la mise au point devient de moins en moins évidente.

Ce soir, je compte bien observer aussi Mars, mais j’ai un peu de temps avant d’avoir la planète en bonne position. En levant la tête, le triangle d’été est à la verticale de ma position. Il y a de beaux objets à observer dans ce secteur, à commencer par l’anneau de la Lyre, M57. Il est facile à trouver si proche de Vega, mais c’est le matériel, encore une fois, qui me limite. Mon petit 115/900 est placé sur une monture EQ1. Contrairement à un Dobson, la verticale est très inconfortable. Alors, je décide de changer de cible. Je choisis la nébuleuse de l’Haltère, un peu plus basse. Elle porte le nom de M27 dans le catalogue de Messier. Je vais donc utiliser la méthode de chemin d’étoiles.

Je vais commencer mon cheminement à partir de l'étoile Altaïr qui est facile à trouver puisqu'elle se situe à l'un des angles du triangle d'été. J'utilise pour cela le petit chercheur d'origine 6x30. Sur ce dernier, il n'y a pas de renvoi coudé. En conséquence, je pratique une séance d'aérobic qui Dieu merci n'a pas de témoin. En remontant dans le ciel, je me dirige vers la constellation de la flèche. Je trouve assez facilement la queue de la flèche grâce à ces deux étoiles (Alpha Sge et Beta Sge). Je remonte ensuite le long de la flèche, jusqu'à sa pointe, l'étoile Eta Sge. Arrivé au bout de la constellation, je place cette dernière étoile en bas de mon chercheur, mais je ne vois rien. M'enfin ! J'ai du me tromper. Alors, je recommence la procédure plusieurs fois. Mais, aucune trace de la nébuleuse dans mon chercheur. Un peu dégoutté, je jette un coup d’œil dans l'oculaire Ke22 qui a retrouvé le PO et là miracle, j’aperçois la petite tâche bien caractéristique. Mais oui, le chercheur n'est pas assez performant pour faire apparaître la nébuleuse planétaire. Le cheminement était bon. J'ai juste perdu un peu de temps. Malgré la faiblesse de mon instrument la nébuleuse reste assez lumineuse. Avec une magnitude de 8.1, c'est un objet particulièrement brillant. Situé à 860 AL, dans la constellation du Petit Renard, elle possède un diamètre apparent très large.

J’enchâsse l'oculaire de 12,5 mm dans le PO et je continue mon observation. A 72x, elle remplit le tiers intérieur du champ de vision. L'image est diffuse et un peu plus dense sur deux côtés opposés. Il faut faire preuve d'imagination pour deviner la forme de trognon de pomme si caractéristique de cette nébuleuse. Je ne cherche pas à grossir plus et au contraire, je réinstalle le Ke22 pour profiter du champ plus large. A faible luminosité, je ne discerne pas de déformation des étoiles sur le bord du champ. Cela ne concernait que le planétaire.

Eh, justement Mars est passée au-dessus de la haie d'arbres voisine. Oui, mais en même temps une vilaine humidité est bien visible dans cette direction. A l’œil nu, la planète n'est pas très nette. J'image ce que cela va donner dans mon téléobjectif. Alors, testons pour voir.

Je pointe Mars et comme je m'y attendais, c'est très décevant. J'ai beau grossir un peu, aucun détail n'apparaît. La tempête qui règne dans l'atmosphère de la planète rouge n'y est pour rien. C'est bien notre atmosphère avec ses nuages qui est la cause de mes ennuis. Il me semble qu'à plus fort grossissement on aperçoit la dispersion atmosphérique qui impose l'utilisation de l'ADC. Je n'ai pas cet outil qui est resté dans l'Oise.

Cela va donc marquer la fin de ma petite soirée en solitaire mais bien sympathique malgré tout. Je suis particulièrement heureux d'avoir redécouvert la nébuleuse de l'Haltère, 254 ans après Monsieur Charles Messier. Ceci-dit, cela ne me laisse aucune chance pour créer un catalogue astronomique à mon nom.

Bon ciel à tous.

Simon-Pierre.
Newton PERL JPM 115/900 n°154951
Lunette Omegon 72/432 APO
Newton Skywatcher 250/1200 sur monture AZ-EQ6
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