CROA du 29 décembre 2019

30-12-2019 à 21:14:04
Enfin ! Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas fait une observation astronomique. Il faut bien reconnaître que la météo dans l’Oise ne s’y prête guère en ce moment. Oui, mais voilà, je ne suis pas dans l’Oise. Je suis parti retrouver ma famille dans les Pyrénées, plus précisément à Bagnères-de-Luchon.

Pour ceux qui ont suivi mes aventures astro, vous savez que je suis l’heureux possesseur d’un antique Newton PERL JPM 115/900 depuis 40 ans. Vous savez également que suite à un achat sur Leboncoin, un deuxième JPM a élu domicile chez belle-maman dans le sud de la France. Enfin, plus récemment un troisième JPM acheté 40€ a rejoint la collection. Il est en très bon état et son ancien propriétaire me l’a laissé avec 3 oculaires au coulant de 24,5 mm. Un H20, un OR9 et un OR6. Une affaire !

Ce troisième instrument vient donc de s’installer à Luchon. Avant cela, j’avais démonté entièrement la monture. Je l’ai nettoyé à l’essence F et regraissé avec une bonne graisse au Lithium d’aujourd’hui. J’ai également démonté le miroir primaire, je l’ai nettoyé et lui ai collé un œillet au centre pour la collimation au laser. Collimation que j’ai réalisée après remontage. Bref, j’étais impatient de tester cet instrument remis à neuf. 

Eh bien le test, c’est maintenant. 

J’ai convaincu mon petit frère de faire de l’astronomie avec moi ce soir. Bon, il n’est pas si petit que ça finalement, il fait bien 1m96. Beau bébé, n’est-ce pas ?

Dans l’après-midi, nous avons donc sorti le JPM de sa caisse et l’avons installé sur la terrasse devant la maison. Elle est orientée sud-ouest, ce qui offre pas mal de possibilités. Nous sommes dans la vallée à 700m d’altitude, les montagnes nous entourent donc et nous obligent à choisir des objets hauts dans le ciel. À deux, l’installation est plaisante. Mise à l’horizontale, mise en station, équilibrage et réglage du chercheur ont été réalisés alors qu’il faisait encore jour.

C’est peu après qu’un beau croissant de Lune est apparu au-dessus de la montagne située à l’ouest. Bien-sûr, nous lui avons rendu visite. Tout d’abord avec un oculaire de 35 mm de focale. Cela nous donnait une belle vue d’ensemble à 25x. Avec cet oculaire, la mise au point est aisée. La Lune qui n’en était qu’à son deuxième jour n’était pas éblouissante et nous n’avons pas eu besoin de filtre. Nous sommes donc passés sur un oculaire orthoscopique de 18 mm de focale, ce qui donne 50x. La Lune emplissait presque tout l’oculaire. La qualité de celui-ci nous permettait d’avoir une belle image jusqu’à la périphérie.

C’est là qu’un spectacle auquel je n’avais jamais assisté me ravit. Tout au bout du croissant, une petite tache lumineuse apparaissait. Je compris alors qu’une montagne lunaire à cet endroit était baignée de Soleil alors que la vallée mitoyenne était encore dans l’ombre. C’est pourquoi on avait l’impression qu’un petit bout de Lune se détachait sur sa bordure. L’observation commençait bien. Au fur et à mesure que la Lune descendait, elle se rapprochait de la montagne. Nous avions sous les yeux la Lune allant se cacher dans les arbres. Mais avant de disparaître, elle nous offrît sa lumière cendrée. Le spectacle finissait en apothéose !

Voici sans prétention à quoi cela ressemblait dans le chercheur 6x30 de mon nouveau (mais ancien) tube. Photo prise au smartphone (c’est très loin des belles images que l’on peut admirer sur le forum).



Alors, après un dîner familial où nous profitâmes des qualités de cuisinière de notre maman, nous retournâmes faire un peu de ciel profond. 

Orion s’était levé au sud. Il nous parut évident de commencer par la fameuse nébuleuse Messier 42. L’observation commença avec l’oculaire de 35 mm. La nébuleuse était bien visible mais encore peu détaillée. J’essayais de faire découvrir le trapèze à mon frère, mais lui ne voyait qu’une étoile. Alors, je remis l’OR 18 mm.  La nébuleuse augmentait en taille, en luminosité et en détail. Elle était encore toute entière dans l’oculaire. Les ailes de papillon apparaissaient nettement. Pour moi, le trapèze était évident, pour mon frère un peu moins. Il me cherche, le bougre !

Les deux images qui suivent, ont été réalisées grâce à l'excellente application Stellarium. Ne vous attendez donc pas à voir la même chose directement à travers un oculaire. Pour commencer, vous n'aurez pas la couleur.



Ok, alors je sors mon arme secrète. Un OR HD 9 mm PERL ROYAL, que j’ai chiné il y a peu de temps. C’est sa première sortie et nous ne sommes pas déçus. Nous obtenons une belle image toujours nette mais grossie 100x maintenant. Ça y est mon frère avoue bien voir le trapèze. Je suis rassuré, j’étais près à lui prendre un rendez-vous chez l’ophtalmologue du coin. La nébuleuse est un peu à l’étroit, mais ça passe encore. Cet oculaire possède un champ visuel apparent de 40°, ce qui nous donne sur le JPM un champ réel de 0°24'. Nous nous régalons pendant plusieurs minutes devant ce spectacle. 



Mais il est temps de changer. L’amas de la Crèche que j’avais sélectionné en cette période de Noël n’étant pas encore levé, nous constatons que les Pléiades sont elles, bien visibles. J’enchâsse donc le 35 mm et nous partons redécouvrir M45. Ça brille, mais malgré le large champ qu’offre l’oculaire, il en manque pas mal. C’est mal me connaître. Je ne vais pas lâcher l’affaire et cette fois-ci, c’est un MA 40 mm qui vient trouver sa place dans le porte oculaire. Parfait, on a une belle vue d’ensemble de l’amas ouvert et il y a bien plus que les 7 sœurs à observer. Les filles d’Atlas et de Pléioné semblent être bien plus nombreuses. Nous resterons donc avec cet oculaire un petit moment.

Nous alternons nos observations entre le JPM et mes yeux de hibou que j’ai déjà décrits dans un CROA précédent. Je recherche un autre objet à faire découvrir à mini-moi. Bien-sûr, la monture EQ1 du vénérable instrument nous impose de rester modestes.

Plus au nord, nous apercevons le carré de Pégase. L’amas globulaire du même nom, sera-t-il visible ? J’ai bien peur que non, il est déjà trop bas et des arbres proches nous en masquent la vue.

Mais si on part de l’autre côté du carré, on arrive sur la constellation d’Andromède. Alors, il est peut-être temps de quitter notre galaxie et de mettre le cap sur M31. Nous allons faire un travail d’équipe pour placer cette galaxie au centre du chercheur. Je montre à mon jeune frère sa position et je lui propose de s’aider des yeux de hibou. Ensuite, armé de mon laser vert, il pointe l’objet. L’œil dans le chercheur, je cherche cette ligne verte qui zèbre le ciel nocturne. Bingo, je trouve le rayon vert que je remonte jusqu’à la grande galaxie d’Andromède. Ça y est, nous sommes à 2,55 millions d’années lumière de Bagnères-de-Luchon. Mon 115/900 en a dans le ventre.  Il me semble également apercevoir la petite galaxie satellite M32. Nous allons chercher un peu plus de détails en installant l’OR 18 mm. Avec lui, la galaxie est grossie 50x. Le centre est bien lumineux et en utilisant un peu notre vision périphérique nous avons une bonne perception des extensions.

Nous en resterons là question oculaire. Après quelques minutes d’observation nous rangeons le matériel, bien décidés à continuer demain avec les objets que nous allons choisir entre Orion, Pégase et le sommet de la montagne de Superbagnères où une rude journée de ski nous attend également demain. 

Bon ciel à tous et puisque c’est bientôt, bon réveillon. 

Simon-Pierre.
Newton PERL JPM 115/900 n°154951
Lunette Omegon 72/432 APO
Newton Skywatcher 250/1200 sur monture AZ-EQ6
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31-12-2019 à 08:27:39
Superbe cela Sipi, ça fait plaisir de te lire.. 
Pour ton frère,disons qu'il est dans notre moyenne 

Albert a dit:
« Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue. »
31-12-2019 à 11:32:25
C’est vrai David que toi aussi tu mérites le titre de : « Beau bébé ». 

Newton PERL JPM 115/900 n°154951
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02-01-2020 à 11:48:09
Bien Sympa ce CROA  , la montagne ça doit être tip top pour l'astro ,  On s'y croirait .
Bonne année à tous.
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